lundi 30 juillet 2012

Mon expérience olympique - Annie Pelletier

Annie Pelletier

Aujourd’hui, Annie Pelletier nous parle de son expérience olympique.

Annie Pelletier, qui rêvait des Jeux olympiques depuis l’âge de cinq ans, a un palmarès bien étoffé ; elle a remporté la toute première médaille du Canada, le bronze, aux Championnats mondiaux aquatiques, disputés à Rome en 1994, en plus de récolter deux médailles d’or aux Jeux du Commonwealth en 1994. Aux Jeux panaméricains en 1995, elle a obtenu l'or au tremplin de 3 mètres et l'argent à celui d'un mètre. De plus, elle fut médaillée d’or au tremplin de 3 mètres au Grand Prix FINA Coupe Canada en 1996. Aux Jeux olympiques d'Atlanta, elle effectua un revirement spectaculaire, passant de la 17e place après le tour préliminaire jusqu'à la troisième position en finale du tremplin de trois mètres.

Elle a été intronisée au Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec en 2008.

Comment s'est déroulée votre qualification pour les Jeux olympiques? Y a-t-il eu beaucoup d'embûches en cours de route vers votre expérience olympique?

« J'ai tenté de me qualifier pour les Jeux olympiques de Barcelone en 1992, mais j'ai raté ma qualification par une seule place. Quelle déception, mais je n’ai pas abandonné. J’ai continué avec l’objectif d’aller aux Jeux olympiques d’Atlanta. Quand j’ai obtenu ma qualification pour les Jeux en mai 1996, cette journée fut à la fois stressante et remplie d’émotions. J’ai aussitôt pensé à mes parents, mon copain de l’époque et aussi à celui qui a été mon entraîneur jusqu’en 1988, Donald Dion. »

Quelle est la sensation de participer aux cérémonies d’ouverture?

« La cérémonie d’ouverture, c’est long et il y a beaucoup d’attente. Et être à Atlanta en plein mois de juillet, il fait très chaud. Mais lorsque je suis entrée dans le stade sous tous ces applaudissements, j’ai tout oublié en un battement de cil! J’avais des larmes aux yeux, même si j’essayais de me contenir afin de ne pas me laisser envahir par l’ampleur de l’événement et par le fait même par cette pression énorme et les attentes qui viennent avec. Mais quand Céline Dion a chanté lors de la cérémonie, cela m’a rassurée car je m’identifiais beaucoup à elle, elle me rappelait mes racines. J’étais en pays de connaissance, je me sentais chez moi, pas trop dépaysée. À plusieurs reprises, j’ai remercié la vie et le Bon Dieu d’avoir la santé pour exploiter mon talent au maximum. J’ai eu la santé et mon caractère d’entêtée a fait le reste! »

Quel est votre plus beau souvenir et moins beau souvenir des Jeux?

« Mes plus beaux souvenirs ce sont lorsque j’ai marché avec les deux autres médaillées jusqu’au podium, la cérémonie de médailles comme telle et le défilé autour de la piscine pour montrer notre médaille et prendre des photos les trois ensemble, saluer les gens dans la foule, dont plusieurs agitaient le drapeau du Canada. Ce sentiment de fierté et de réussite fut quelque chose d’énergisant pour plusieurs mois à venir. »

« Ce que j’ai moins aimé, c’est à la suite de l’attentat à la bombe dans le parc olympique, la sécurité était devenue maximale. Tout était plus long, il fallait s’armer de patience! »

À qui ou à quoi pensiez-vous avant de monter sur le podium lors de la cérémonie de remise des médailles?

« C’est incroyable comment cette cérémonie de remise des médailles passe tellement, mais tellement vite! J’avais des « flashbacks » ici et là. J’ai pensé à ceux qui ont cru en moi et aussi à ceux qui ont tenté de me mettre les bâtons dans les roues. Mais plus que tout, j’ai pensé à ces fameux dessins que je faisais souvent dès l’âge de 5 ou 6 ans alors que je me dessinais sur un podium avec une médaille autour du cou. C’était à tout fin pratique identique! »

Comment votre expérience olympique vous a aidé dans votre après-carrière d'athlète?

« Ce que j’ai grandement appris, c’est que je sais maintenant que je peux rebondir dans tous les genres de situation, peu importe la pression. Je vais toujours me rappeler que j’ai tous les outils en moi pour surmonter l’adversité et réussir tout ce que je souhaite accomplir si j’y mets le temps, les énergies, la détermination, la conviction et beaucoup d’amour. »

Comment allez-vous vivre les Jeux olympiques de Londres?

« Je vais vivre ça en direct, car je suis analyste à RDS pour les compétitions de plongeon en compagnie de Félix Séguin. »

dimanche 29 juillet 2012

Mon expérience olympique - Jean-Marc Chouinard


C’est au tour de l’escrimeur Jean-Marc Chouinard de nous parler de son expérience olympique.

Spécialiste de l’épée, il a mérité dix titres canadiens (individuel et par équipe) au cours de sa carrière. Chouinard a participé aux Jeux olympiques à quatre occasions (de 1984 à 1996) et passa tout prêt du podium (quatrième place) en équipe de l’épée. Sur le circuit de la coupe du monde, Chouinard a remporté six épreuves au cours de sa carrière et fut classé cinq fois parmi les six meilleurs au monde ; en 1986-1987, il a terminé au 4e rang mondial, alors qu'en 1994-1995 il a occupé la 3e place mondiale.

Jean-Marc Chouinard a été intronisé au Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec en 2003.

Jean-Marc Chouinard
Comment s'est déroulée votre qualification pour les Jeux olympiques? Y a-t-il eu beaucoup d'embûches en cours de route vers votre expérience olympique?

« En 1984, je débutais ma première saison à titre de senior et les Jeux de Los Angeles semblaient un rêve presque hors de ma portée. Par contre ma saison a bien été et j’ai fait quatre finales de la coupe du monde, ce qui m’a permis d’obtenir mon billet pour les Jeux. En 1988, ça été un peu plus difficile pour moi, car j’avais un horaire plus chargé, terminant une maîtrise à l’université et mon parcours en saison a donc été un peu plus difficile. Mais lors de ma première qualification pour les Jeux olympiques, ce fut comme l’aboutissement d’un rêve»

Quelle est la sensation de participer aux cérémonies d’ouverture?

« J’ai participé aux cérémonies d’ouverture en 1984 et 1992. Dans les deux cas, il y avait une très grande charge émotive. Je devais me pincer pour réaliser vraiment que j’étais là, à défiler dans le stade en compagnie de l’élite mondiale. Une cérémonie d’ouverture c’est quelque chose de magique, mais également de symbolique. »

Quel est votre plus beau souvenir et moins beau souvenir des Jeux?

« J’ai vécu de très beaux moments. Le sentiment de plénitude lors des cérémonies d’ouverture en 1984. J’ai aussi assisté à un show des Beach Boys en 1984 ou des spectacles de jazz à Atlanta. Et j’aimais cette vie pour deux semaines. Voir tous ces sportifs de partout dans le monde, qui sont nos amis pour la quinzaine olympique. Se joindre à des groupes d’athlètes pour faire du jogging. »

« Ma grande déception, c'est arrivé à Atlanta en 1996. Je savais que j’en étais à ma dernière expérience olympique et je voulais terminer sur une bonne note. Malheureusement j’ai subi une blessure au coude en 1995 et j’ai traîné cette blessure jusqu’aux Jeux. C’est triste, car je n’ai pas été capable de me donner à ma pleine mesure. »

Avez-vous eu la chance d’assister à d’autres compétitions sportives aux Jeux?

« Je suis un amoureux du sport et j’ai toujours été curieux des autres disciplines sportives. Alors j’en profitais et j’assistais à du handball, de la boxe, du cyclisme. Au cours de ma carrière olympique, j’ai pu assister aux performances exceptionnelles de Sergei Bubka au saut à la perche. Il y a aussi à Séoul en 1988, quand j’étais dans le stade alors que Flo-Jo (Florence Griffith Joyner) a établi son record du monde au 100 mètres. J’étais assis dans les premières rangées, tout prêt du box des photographes. Quel moment magique! Il y a également à Beijing en 2008 quand j’étais présent pour la très belle performance de Christine Girard en haltérophilie. »

Comment votre expérience olympique vous a aidé dans votre après-carrière d'athlète?

« La chose que j’ai retenue est que le processus est plus important que le résultat. Le parcours olympique m’a enseigné que l’on doit avoir de la patience et une vision à long terme. Le sport nous aide dans la découverte de soi-même et avoir cette détermination sur une longue période. Il n’y a rien d’instantané. »

Comment allez-vous vivre les Jeux olympiques de Londres?

« Je vais suivre cela avec beaucoup d’intérêt à la télévision et dans les journaux, mais également je vais me nourrir d’information provenant de toutes les sources possibles pour ce grand festin sportif. »

jeudi 26 juillet 2012

Mon expérience olympique - Guillaume Leblanc


Aujourd’hui, c’est au tour du médaillé olympique Guillaume Leblanc de nous parler de son expérience olympique.

Pendant dix ans, Guillaume Leblanc a fait partie de l’élite mondiale de la marche, amassant de nombreuses médailles aux Jeux panaméricains, Jeux du Commonwealth, aux Jeux universitaires mondiaux ou aux Jeux de la Francophonie. Sans oublié, qu'il a été le détenteur du record mondial du 30 kilomètres marche. Leblanc a participé à trois occasions aux Jeux olympiques (1984, 1988 et 1992) et c'est à Barcelone qu'il a obtenu la médaille d'argent dans l'épreuve du 20 km.

Guillaume Leblanc a été intronisé au Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec en 2006.

Guillaume Leblanc
Comment s'est déroulée votre qualification pour les Jeux olympiques? Y a-t-il eu beaucoup d'embûches en cours de route vers votre expérience olympique?

« Pour ma première participation aux Jeux olympiques en 1984, j’ai obtenu ma qualification sans trop de difficulté, car j’ai réussi les critères requis l’année précédente ; il fallait être parmi les trois premiers aux championnats canadiens ce que j’avais réussi. En 1992, les critères de sélection pour l’équipe canadienne ont été resserrés, mais j’ai quand même réussi à les atteindre. »

Quelle est la sensation de participer aux cérémonies d’ouverture?

« J’ai toujours eu un peu d’appréhension de participer aux cérémonies d’ouverture, car cela peut être très épuisant physiquement pour un athlète. En 1984, on m’avait conseillé de ne pas y participer (également de ne pas arriver trop tôt au village olympique). Avec l’équipe nationale, on faisait un stage d’entraînement à San Diego et j’ai décidé de prolonger ce stage et éviter la cérémonie d’ouverture. En 1988, j’ai également choisi de ne pas y participer, car cela s’annonçait très long et on allait être exposé au soleil beaucoup trop longtemps. En 1992, à ma dernière expérience olympique, j’ai décidé de participer à la cérémonie d’ouverture. C’est quand même ironique que la seule fois que j’y participe, je remporte une médaille! »

Quel est votre plus beau souvenir et moins beau souvenir des Jeux?

« Mon plus beau moment est quelque chose d’assez unique. C’est pendant ma course du 20 km à Barcelone quand j’ai remporté la médaille d’argent. Ça c’est passé entre le sixième et le septième kilomètre, alors que je suis entré dans ma « bulle ». À ce moment, j’ai oublié la moto à mes côtés, le bruit de la foule, l’hélicoptère qui nous suivait, etc. C’est un moment presque indescriptible. Pour moi, ça été le plus beau moment de toute ma carrière. »

«  Ma déception, c’est arrivé également à Barcelone quand j’ai été disqualifié au 50 km. Mais je suis capable de vivre avec cette déception. »

À qui ou à quoi pensiez-vous avant de monter sur le podium lors de la cérémonie de remise des médailles?

« C’est un moment de très grande fierté, mais sans avoir un trop grand excès d’émotion. Je me rappelle d’avoir eu quelques petits « flash backs » de ma carrière. J’ai aussi pensé aux autres athlètes médaillés de chez nous que je venais de rejoindre. C’était assez émouvant. »

Comment était la vie dans le village olympique?

« Pour moi, le village olympique c’était l’endroit pour m’isoler, pour me reposer et pour me préparer à mes épreuves. Dans le village, on ne sent pas cette vibration du public, qui est très palpable sur les sites de compétitions. »

« Il y a des villages, ici j’inclus les Jeux panaméricains et du Commonwealth, qui sont mal conçus. Par contre, à Barcelone en 1992, c’était le plus beau. Par sa disposition, c’était fantastique. Le « lounge » du Canada était magnifique et il y avait un côté social très fort. La dynamique était très bonne. »

Comment allez-vous vivre les Jeux olympiques de Londres?

« C’est une occasion pour moi de suivre les Jeux à la télévision, notamment avec mon ancien entraîneur Pierre L’Écuyer. Pendant deux semaines, je vais suivre avec un très grand intérêt les exploits des athlètes du Québec. Je vais les encourager peu importe la discipline qu’ils pratiquent. Nos athlètes méritent notre appui inconditionnel. »

mardi 24 juillet 2012

Mon expérience olympique - Sylvie Bernier

Aujourd'hui, la plongeuse Sylvie Bernier nous parle de son expérience olympique.

Pendant une douzaine d'années, le nom de Sylvie Bernier a été synonyme d'excellence en plongeon. En 1972, elle remporte la médaille d'or aux Jeux du Québec, puis elle devient membre de l'équipe nationale dès l'âge de 14 ans. Elle accumule les succès sur la scène internationale, obtenant la médaille d'argent aux Jeux du Commonwealth en 1982, puis en 1983, elle récolte des médailles de bronze aux Jeux panaméricains de Caracas et aux Universiades disputés à Edmonton. Au terme de sa carrière d'athlète, elle a poursuivie son implication dans le mouvement olympique, étant nommée chef de mission adjointe pour les Jeux olympiques d'hiver de Turin en 2006 et chef de mission pour les Jeux olympiques de Beijing en 2008.

Sylvie Bernier fut intronisée au Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec en 1991.

Sylvie Bernier

Comment s'est déroulée votre qualification pour les Jeux olympiques? Y a-t-il eu beaucoup d'embûches en cours de route vers votre expérience olympique?

« Pour les Jeux olympiques de Moscou en 1980, je me suis classée quatrième alors que l’on prenait seulement les deux premières. Alors je n’aurais pas participé à ces Jeux si le Canada y était allé. Quatre ans plus tard, ça très bien été car j’avais réussi plusieurs critères internationaux ce qui m’avait valu une présélection sur l’équipe olympique.  Par contre quelques semaines avant le début des Jeux, je me suis fêlé une côte qui a eu pour effet de ralentir mon entraînement, mais cela n’hypothéquait en rien à ma participation. »

Quelle est la sensation de participer aux cérémonies d’ouverture?

« Comme les compétitions de plongeon avaient lieu dans la seconde semaine des Jeux, j’ai pu participer à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Los Angeles. C’est un très grand moment pour un athlète, on vit beaucoup d’émotion quand on entre dans le stade. C’est à ce moment que j’ai vraiment réalisé que je faisais partie des Jeux olympiques. »

Quel est votre plus beau souvenir et moins beau souvenir des Jeux?

« Mon plus beau souvenir est bien sur d’avoir remporté la médaille d’or au tremplin. La compétition se déroulait sur deux jours et ce fut une expérience absolument fantastique. Ce que je chéris le plus, c’est qu’au terme de ma victoire j’ai pu revoir mes parents et aussi mes grandes amies et partager mon immense joie avec eux. Une autre chose que je n’oublierai jamais est que mon entraîneur Donald Dion était tellement ému qu’il a été incapable de parler pendant de nombreuses heures. »

« Ma seule participation aux Jeux olympiques a été une expérience très positive, je peux pas me rappeler de la moindre déception. »

À qui ou à quoi pensiez-vous avant de monter sur le podium lors de la cérémonie de remise des médailles?

« Au moment de revoir la médaille d’or, j’ai vu comme le déroulement très rapide de ma carrière. Ce « flash back » était accompagné d’une très grande fierté. La fierté d’avoir persévéré, de jamais d’avoir lâché. C’est aussi la fierté du travail accompli, car je venais de réussir la performance de ma vie au moment le plus important. »

Comment allez-vous vivre les Jeux olympiques de Londres?

« Je vais vivre les Jeux de Londres en direct sur place car je suis chef de mission adjointe de l’équipe canadienne. J’aurai comme tâche d’aider tous nos athlètes pour qu’ils aient le meilleur environnement possible pour bien « performer ». Dans ce travail de chef de mission adjointe, on est comme les athlètes, c’est-à-dire que l’on a une longue préparation physique et mentale, sauf que l’on n’a pas la même anxiété. L’intensité est très élevée pendant toutes la durée des Jeux, car on doit être là pour tous les athlètes, autant pour ceux qui vont concourir le premier jour que ceux qui dont l’épreuve est le dernier jour. »

samedi 21 juillet 2012

Mon expérience olympique - Anne Jardin-Alexander


Aujourd'hui la nageuse Anne Jardin-Alexander nous parle de son expérience olympique.

Au cours de sa carrière s'échelonnant de 1972 à 1983, Anne Jardin-Alexander remporta 15 titres individuels, établit le record mondial au 50 mètres libre en 1980 et remporta deux médailles de bronze (relais 400 mètres style libre et relais 400 mètres quatre nages) aux Jeux olympiques de Montréal en 1976.

Sur la scène internationale, elle récolta une médaille d'or aux Jeux du Commonwealth en 1974, des médailles d'argent aux Jeux panaméricains en 1975 et en 1979 et une médaille de bronze lors des championnats du monde de 1975.

Elle fut intronisée au Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec en 1995.

Anne Jardin Alexander
Comment s'est déroulée votre qualification pour les Jeux olympiques? Y a-t-il eu beaucoup d'embûches en cours de route vers votre expérience olympique?

« Lorsque je me suis qualifiée pour les Jeux olympiques pour la première fois, j'avais seulement 16 ans, j'étais tellement heureuse! J'avais commencé à prendre la natation très au sérieux environ trois ans plus tôt. Je suis très chanceuse de ne pas avoir eu d’embûches en route vers mes premiers Jeux Olympiques à Montréal. J'avais participé aux Championnats du monde  l'été précédent et j’avais très bien fait donc je me réjouissais de ma première expérience olympique. J'étais anxieuse mais prête à nager dans ma ville natale, devant mes parents et mes amis, et surtout bien représenter mon pays. »

Quelle est la sensation de participer aux cérémonies d’ouverture?

« Je n'ai pas été en mesure de participer aux cérémonies d'ouverture, car dès le lendemain je devais participer à trois épreuves. Malheureusement, je n'ai pas pu entrer dans le stade et sentir l'énergie de la foule! »

Quel est votre plus beau souvenir et moins beau souvenir des Jeux?

« Mon meilleur souvenir des Jeux olympiques de 1976 est le fait d’avoir remporté la toute première médaille du Canada dès Jeux. J'ai nagé le dernier relais (ancre) du 4 x 100 mètres quatre nages. C’était une course très serrée; nous aurions pu nous classer n'importe où entre le deuxième et le sixième rang dans la finale. C'était intense - même maintenant, quand je raconte l'histoire de cette course, j’ai des larmes qui me viennent aux yeux et mon front est en sueur. C'était un sentiment incroyable de voir la joie sur le visage de mes coéquipières et d'entendre les acclamations de la foule, qui était incroyablement bruyante! »

« J'ai eu beaucoup de déceptions aux Jeux de 1976 : ne pas avoir gagné une médaille d'or en natation pour notre pays, rater la qualification pour la finale du 100 mètres et du 200 mètres style libre. Aussi de permettre à certaines personnes de nous faire sentir mal pour l’absence de victoires. Ma plus grande déception est de ne pas avoir été satisfaite de nos réalisations à cette époque. J'ai toujours été le genre de personne qui regardait vers le futur, à la prochaine course et je me sentais comme si à aucun moment je pouvais dire «well done». »

À qui ou à quoi pensiez-vous avant de monter sur le podium lors de la cérémonie de remise des médailles?

« La cérémonie des médailles s'est passée tellement vite - pour être honnête je me sentais maladroite de marcher en face de tant de gens. À l'époque, nous n'avions pas le personnel pour nous aider, savoir à quoi s'attendre. Je me souviens d'avoir saluer de la main les gens, mais je ne me sentais pas à l’aise de le faire. Je me souviens des visages familiers dans la foule et d'entendre les acclamations lorsque le « Canada » a été annoncé. J'étais fière, mais aussi calme. »

Avez-vous soupçonné des rivales de tricher?

« Très bonne question. Je me doutais bien - nous avons probablement tous eu des soupçons, mais vraiment il n'y avait rien à faire. Nos rivales (de l’Allemagne de l’Est) n'ont pas eu de test positif, donc elles étaient «propres»! Pour être honnête, nous (notre équipe de natation) n'avons jamais discuté de la possibilité de tricherie. Nous étions préoccupés par nos épreuves et c'est ce que nous avons fait. Je n'ai pas eu de contrôle sur ce que nos rivales faisaient. Tout ce que je pouvais faire c’est de nager de mon mieux. »

Comment votre expérience olympique vous a aidé dans votre après-carrière d'athlète?

« Je suis maintenant une enseignante et tous les jours je parle à mes étudiants de l'importance d'avoir des objectifs. Les objectifs ne doivent pas être uniquement en sport - ils peuvent être sur un exercice, l'alimentation saine, le nombre d'heures de sommeil, où ils veulent être dans 5, 10, 15 ans. Tout le monde a besoin de buts dans la vie.
Mais sur une autre note, mon expérience olympique m'a permis d’apprécier la joie à chaque moment de ma vie. J'ai appris à apprécier chaque étape d’un long parcours et même de jeter un regard en arrière pour voir ce qui a été accompli! »

Comment allez-vous vivre les Jeux olympiques de Londres?

« Comme beaucoup de gens, je vais probablement être collée à mon téléviseur. Je suis très intéressée à suivre les Jeux, mais pour être honnête, ça peut être exténuant à regarder, probablement parce que je me souviens combien c’est difficile de gagner ou de faire de votre mieux à un moment précis, à une date précise. Je souhaite du succès pour nos athlètes. Je veux que tous sachent que lorsque les athlètes représentent leur pays, ils se donnent à 100%. Il n’y a que trois médailles par épreuves et parfois faire de son mieux n'est pas suffisant pour l’emporter, mais les athlètes se donnent à fond à tout coup! »

« Bien sûr, je vais suivre la compétition de natation avec un grand intérêt, surtout qu’une certaine Barbara Jardin (oui, oui nous sommes parent) fait partie de l'équipe canadienne de natation. Elle nagera le 200 mètres style libre et dans le relais 4 x 200 mètres style libre. »

mercredi 18 juillet 2012

Mon expérience olympique - Jean-Marie Banos

Jean-Marie Banos
Aujourd’hui, Jean-Marie Banos nous parle son expérience olympique.

Jean-Marie Banos a débuté l'escrime au Club Scaramouche de Chibougamau où il fut le protégé du réputé entraîneur Henri Sassine. Après avoir participé aux Jeux du Québec en 1975 et en 1977, Jean-Marie rafle les titres de champion national, tant chez les juniors que les seniors en 1981. Il sera sacré champion canadien en 1988 et 1991. Jean-Marie Banos a participé aux Jeux olympiques à quatre reprises (1988 à 1996). Toujours sur la scène internationale, il a remporté plusieurs médailles aux Jeux panaméricains, en plus d'aider la formation canadienne à se classer sixième aux championnats du monde de 1991 et de 1993.

Entraîneur de l'équipe nationale de 2001 à 2008, Jean-Marie Banos, fondateur du Club Brébeuf, fut intronisé au Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec en 2010.

Comment s'est déroulée votre qualification pour les Jeux olympiques? Y a-t-il eu beaucoup d'embûches en cours de route vers votre expérience olympique?

« Mon chemin vers les Jeux olympiques est celle de tout enfant qui a un rêve. Ma famille est arrivée au Canada en 1971 et nous avons pris le chemin de Chibougamau et c’est à cet endroit que j’ai débuté l’escrime sous la gouverne du grand Henri Sassine. En 1975, je fais la promesse de participer aux Jeux olympiques un jour. »

« En 1980 j’étais encore très jeune et j’étais classé troisième au pays et peut être que j’aurais pu aller à Moscou. L’année suivante, je deviens le numéro un au pays. J’accumule les bons résultats au cours des années suivantes et j’obtiens mon billet pour Los Angeles. Non seulement, mon rêve d’enfance ce réalise, mais cinq membres de mon club d’escrime de Chibougamau font partis de la sélection canadienne; outre mon frère Jean-Paul, il y a Daniel Perreault, Claude Marcil et Jacynthe Poirier. »

Quelle est la sensation de participer aux cérémonies d’ouverture?

« Participer à une cérémonie d’ouverture est quelque chose de magique, presque euphorique. Les cérémonies d’ouvertures de 1984 demeurent encore aujourd’hui un grand souvenir pour moi. Lorsque je suis entré dans le stade, j’ai vu toute ma carrière en flash back. Je me souvenais de ces nombreuses séances d’entraînement avant d’aller à l’école. Tout ce long parcours m’est revenu à l’esprit. »

« Je n’oublierai pas aussi les cérémonies de clôtures des Jeux de 1984. Ça été également un moment très spécial, avec une performance de Lionel Richie qui était au sommet de sa popularité. »

Quel est votre plus beau souvenir et moins beau souvenir des Jeux?

« Ce qui m’a le plus touché aux Jeux olympiques, ce sont les relations humaines. Passer deux semaines dans un environnement où l’on peut côtoyer des athlètes de tous les sports provenant de partout dans le monde est quelque chose d’indescriptible. Pour moi, c’est un des grands moments de mon expérience olympique. »

« Un autre très beau souvenir, c’est Barcelone en 1992. J’ai tellement adoré ces Jeux. Quelle belle ville, le village olympique donnait sur la mer. Une expérience inoubliable. »

«  Ma déception, c’est été de vivre le passage du sport olympique vers le professionnalisme. La pureté du sport n’est plus présente aux rendez-vous olympiques. C’est peut être ma petite naïveté à moi, mais ça m’a attristé. »
 
Comment était la vie dans le village olympique?


« La vie dans un village olympique était fascinante. On se levait tôt et on pouvait voir d’autres athlètes qui s’entraînaient dès 5:00 a.m. J’observerais les athlètes dans leurs routines, leurs entraînements. C’est probablement l’entraîneur en moi qui dormait, mais ça me passionnait d’être dans cet environnement unique. »

« Aux Jeux, les athlètes canadiens sont toujours bien traités. On aménage toujours un lounge où l’on peut se réunir et vivre les Jeux entre nous. On a la belle vie pendant deux semaines, après le retour à la réalité est quelque peu difficile, ha ha ha! »

Comment votre expérience olympique vous a aidé dans votre après-carrière d'athlète?

« J’ai été athlète jusqu’en 1996 et l’escrime a été un tremplin pour mon après-carrière puisque je suis devenu éducateur physique et j’enseigne l’escrime au Collège Jean-de-Brébeuf.  C’est certain que faire du sport de haut niveau, nous donne confiance et persévérance qui vont être avec nous pour toujours. Peu importe le domaine qu’il va choisir après sa carrière, un athlète est une personne qui sera très productive. »
 
Comment allez-vous vivre les Jeux olympiques de Londres?


« Je vais suivre les Jeux à la télévision, mais je me suis gâté car je me suis finalement payé un grand téléviseur en HD. Je suis un passionné de tous les sports aux Jeux. En tant qu’entraîneur, je vais non seulement suivre la performance sportive, mais je regarder d’autre sport pour voir comment des techniques ou des mouvements peuvent être adapté à l’escrime. »

«  Les reportages sur les athlètes me passionnent et m’intéressent énormément. Pour moi c’est très important de connaître les jeunes, d’apprendre comment ils pensent. De nos jours, les jeunes nous challengent plus, ils veulent savoir pourquoi il faut faire certains exercices, alors cela me permet de les comprendre et d’améliorer les techniques d’entraînement. »

« Aussi je vais suivre de près la performance des escrimeurs, notamment Philippe Beaudry, qui a été mon protégé jusqu’en 2008. Le jour de sa compétition le 29 juillet je serai rivé à mon téléviseur. »

samedi 14 juillet 2012

Mon expérience olympique - Jean-Paul Banos

Jean-Paul Banos
Aujourd'hui c’est maintenant au tour de Jean-Paul Banos de nous parler de son expérience olympique.
 
L'un des plus grands sabreurs canadiens, Jean-Paul Banos s'est imposé sur la scène nationale et internationale pendant une vingtaine d'années. En 1977, il prend part au championnat mondial junior à Vienne, en Autriche. En 1980, Jean-Paul remportera son premier championnat canadien junior tout en mettant la main sur le championnat senior. Il sera champion canadien senior à six autres reprises entre 1983 et 1992.
 
Au cours de sa longue carrière, il a participé à quinze championnats du monde, à plusieurs événements de la coupe du monde entre 1978 et 1996 et remporta plusieurs médailles aux Jeux panaméricains et aux championnats du Commonwealth.
 
Jean-Paul Banos fut intronisé au Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec en 2010.
 
Comment s'est déroulée votre qualification pour les Jeux olympiques? Y a-t-il eu beaucoup d'embûches en cours de route vers votre expérience olympique?
 
« Environ six mois avant les Jeux olympiques de Los Angeles, mon frère Jean-Marie et moi avons reçu la confirmation que nous étions officiellement qualifiés. Aussitôt, j'ai appelé mes parents, puis mes amis et on a organisé un bon souper pour souligner ça. Fallait voir l'ambiance et tous les sourires ! Ça faisait presque 10 ans que je m'entraînais à raison de 8-10 entraînements par semaine, environ 20 heures en tout. Comme je n'ai jamais été un lève-tôt, les séances du matin, avant l'école, étaient toujours un peu pénibles mais je m'y suis fait avec le temps. Au début, avant les sélections en équipe nationale, avant l'aide du gouvernement, l'aspect financier était toujours problématique. Il m'a fallu de l'aide et j'ai eu la chance d'avoir l'appui de mes parents et surtout de la ville de Chibougameau et de mon club, là où tout à commencé avec mon entraîneur, Henri Sassine. Il y a eu aussi quelques blessures (beaucoup d'entorses aux chevilles!) ici et là mais rien de bien grave heureusement, sauf à mes derniers Jeux olympiques en 1996 où une hernie discale m'a obligé de me retirer en plein combat. »
 
Quelle est la sensation de participer aux cérémonies d’ouverture?
 
« Lorsqu'on entre dans le stade pour le tour de piste et qu'on entend tous les cris et qu'on sait que plus d'un milliard de téléspectateurs nous regardent dont notre famille, nos amis...ouais, il a des frissons et de la fierté ! En même temps, on pense aux prochains jours, aux derniers préparatifs. On reste un peu dans notre bulle et on apprécie peut-être pas autant le spectacle d'ouverture que tous ceux et celles qui le regardent à la télévision. Il y a une ou des répétitions pour les cérémonies d'ouverture et de fermeture mais les athlètes ne sont pas impliqués, les organisateurs font appel à des figurants. Le jour de l'ouverture, on va au stade tous ensembles, de longues heures avant la cérémonie; il y a beaucoup d'attente et c'est plutôt fatiguant comme journée. Pour cette raison, certains athlètes préfèrent ne pas y participer, surtout ceux qui ont leurs compétitions aux premiers jours des Jeux. »
 
Quel est votre plus beau souvenir et moins beau souvenir des Jeux?
 
« Mon plus beau souvenir c'est assurément les Jeux de Barcelone en 1992. Quelle belle ville et quelle ambiance magnifique avec un village des athlètes sur le bord de la mer,  et mes parents qui avaient réussi à faire le voyage pour nous voir en compétition. J'étais à mon meilleur au niveau sportif, à mon "peak" dans notre jargon. J'avais connu une belle saison avec deux finales (top 8) en coupe du monde et je me sentais en confiance après un dernier camp d'entraînement très positif. Après un premier tour moyen, je me suis retrouvé face au Hongrois Nébald, un des grands sabreurs de ce pays, un ex-champion du monde et toujours parmi les meilleurs. J'ai réussi à l'éliminer et ce fut un de mes plus beaux matchs aux Jeux olympiques. Par la suite je me suis retrouvé devant le Français Daurelle, une de mes bêtes noires de toujours, qui avait un style qui ne m'a jamais bien servi. Un peu dommage, je crois que j'avais les jambes et la tête pour aller loin à Barcelone. »
 
« Ma déception fut mes Jeux olympiques d'Atlanta en 1996. Je me suis très difficilement qualifié pour ces Jeux car j'ai dû composer avec les blessures dont une hernie discale qui m'a tenu à l'écart des pistes d'escrime pendant trois mois...l'année des Jeux. J'ai pu revenir à un niveau acceptable juste avant l'été 96, mais j'étais "juste", je manquais d'entraînement et de masse musculaire. J'ai assez bien commencé la compétition avec une victoire relativement facile dans le tableau des 64. Dans les 32, j'affrontais l'Italien Tarantino, un des favoris pour les médailles.  À 6 a 6 (combat de 15 touches), mon dos a lâché, l'hernie discale a refait surface et...j'ai dû me retirer de la compétition.  Ouais, pas une fin glorieuse ! Il restait l'épreuve par équipe mais, vu ma blessure, j'ai cédé ma place. J'ai dû quitter le village des athlètes pour laisser ma place au remplaçant, une règle un peu absurde du comité olympique, et j'ai donc terminé ces jeux devant la télé, chez moi à Montréal! »
 
Comment était la vie dans le village olympique?
 
« Les Jeux olympiques durent deux semaines alors que la compétition se fait sur une ou deux journées. On a donc pas mal de temps libre. On doit par contre éviter de se fatiguer, de se déconcentrer aussi, pas de tourisme avant les épreuves, ça c'est sûr.  Pour ma part, je regardais pas mal de films car on avait une salle de cinéma dans le village. Avec mes coéquipiers, on allait aussi voir certaines autres disciplines, surtout s'il y avait des québécois qui y participaient. Un souvenir qui me restera longtemps, cette fameuse finale du 100 mètres à Séoul avec Ben Johnson et Carl Lewis alors que j'étais assis dans la section réservée aux athlètes, à quelques mètres de la ligne d'arrivée. La suite de l'histoire Ben Johnson nous a tous affecté dans le village olympique, pas de doute! Je me souviens aussi de quelques matches de basketball endiablés entre les Américains et les Russes de l'époque du bloc soviétique. Quelle chance j'ai eu de voir cela live. »
 
Avez-vous des membres de votre famille qui sont venus vous encourager?
 
« Mon frère Jean-Marie a participé à quatre Jeux olympiques, de 1984 à 1996, avec moi, dans la même discipline. En 1992 à Barcelone, mes parents ainsi que mon frère aîné et sa femme sont venus nous encourager sur place. Nous étions très contents, ils ont toujours été nos supporteurs #1 ! Dès nos débuts, ils venaient nous voir dans les gymnases lorsqu'ils le pouvaient. Mes parents nous ont aussi aidé financièrement lorsqu'on a commencé l'escrime; un 20$ par ci, un autre par là, selon leurs moyens mais juste ce qu'il fallait pour nous aider et nous encourager à poursuivre. »

« En 1996, juste un ou deux jours avant les Jeux, mon frère aîné a acheté 2 billets d'avion pour Atlanta sur un coup de tête, un pour lui et un pour mon père, le tout sans savoir s'il allait pouvoir obtenir des billets pour les épreuves. Il a réussi a trouver des billets pour l'escrime mais aussi pour des matches de foot et quelques autres disciplines. Lui et mon père ne sont restés que quelques jours mais ce fut une heureuse surprise pour Jean-Marie et moi...pour notre père aussi. »
 
Comment votre expérience olympique vous a aidé dans votre après-carrière d'athlète?
 
« Sur mon CV, il est indiqué que j'ai participé à quatre Jeux olympiques. Disons simplement que ça m'a bien aidé lors de mes premières entrevues pour un emploi. Je suis spécialiste en informatique chez IBM. Lorsqu'il y a des pannes majeures, les montées d'adrénaline ne manquent pas, il y a un coté sportif que j'aime bien et qui m'oblige à gérer le stress, les difficultés, les victoires et les défaites. Mon expérience sportive m'est utile à gérer le tout, ça ne fait aucun doute. »
 
Comment allez-vous vivre les Jeux olympiques de Londres?
 
« Je vais être en vacances pendant les Jeux de Londres, je vais certainement passer plusieurs heures devant la télé. Il y a l'escrime que je ne veux pas rater (nous avons trois escrimeurs québécois qualifiés) mais beaucoup d'autres disciplines m'intéressent : athlétisme, volleyball, basketball, l'aviron, etc. J'aime à peu près tous les sports, mais aussi j'aime découvrir les histoires des athlètes, leur parcours, leurs émotions... »