mardi 19 janvier 2010

Série olympique, le patinage de vitesse

Par Paul Foisy


Le patinage de vitesse

Les compétitions de patinage de vitesse seront présentées les 13-14-15-16-17 -18-20-21-23-24-26 et 27 février 2010 à l’anneau olympique de Richmond. Il y aura des compétitions individuel hommes (500 m, 1000 m, 1500 m, 5000 m et 10 000 m), individuel femmes (500 m, 1000 m, 1500 m, 3000 m, 5000 m) et en poursuite par équipe chez les hommes et les femmes.

Dans le cadre des Jeux olympiques, le patinage de vitesse comporte douze épreuves. Pour chaque épreuve, les participants concourent une seule fois à l'exception du 500 m hommes et dames, où chaque participant concourt deux fois. Le résultat final est alors basé sur le temps total des deux manches, le gagnant étant celui qui aura réalisé le meilleur temps total. Lors de chaque épreuve, les patineurs s'affrontent par paire, patinent dans le sens contraire des aiguilles d'une montre sur une piste ovale de 400 mètres et sont chronométrés au centième de seconde près.

Dans l'épreuve de poursuite, deux équipes de trois patineurs s'élancent en même temps. Les coéquipiers prennent la tête à tour de rôle, tandis que les deux autres patineurs suivent de près le meneur afin de tirer profit des courants d'air. L'équipe a terminé sa course lorsque les trois participants ont franchi la ligne d'arrivée.

Quelques notes d’histoire sur le patinage

Au départ, le patin est avant tout un moyen de déplacement. Dans sa forme de divertissement social, le patin apparaît au Québec au début du XIXe siècle. On décèle la présence des premiers patineurs lorsque les journaux d’époque rapportent les noyades de patineur. Par exemple, le 23 décembre 1823, le journal Le Canadien publie la triste nouvelle que le fils de I. Dufresne, un résident de Beloeil, s’est noyé en patinant sur la rivière Richelieu.

Aquarelle </P>
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<P>Patinage dans le port, Montréal, QC, 1850-1860 </P>
<P>M330
Patinage sur le fleuve, Musée McCord

À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, on offre aux patineurs d’autres alternatives que la surface glacée du fleuve, des lacs et des rivières. Dans les centres urbains, des entrepreneurs exploitent des « patinoirs », ronds de glace, salle à patiner et ronds à patiner. En 1856 à Québec, le Club House devient la première patinoire couverte au Québec. Trois ans plus tard, le Montreal Skating Rink est aménagé dans la métropole. En 1862, toujours à Montréal, on construit un véritable monument, le Victoria Skating Rink. Cet emplacement de deux cents pieds sur quatre-vingts et doté d'une promenade pouvant accueillir plus de 2000 spectateurs debout.

À partir des années 1860, on assiste à un véritable engouement pour le patinage. Une des activités les plus courues à l'époque est la mascarade. Plusieurs fois par années, des patineurs et patineuses se déguisent et s'exécutent au son de la musique jouée par une fanfare ou une bande militaire. Pour l'occasion, il n'est pas rare de récompenser les patineurs portant les plus beaux déguisements. On organise d’autres activités comme le patinage aux flambeaux, les feux d'artifice, les fêtes de glace. Cette atmosphère de fête est salutaire et plusieurs " patinoirs " sont aménagés afin de répondre à cette demande d'amusements. Dans les villes de Montréal, Québec, Saint-Hyacinthe, Ottawa, Drummondville, Hull, Rivière-du-Loup, Saint-Jean et Sorel, plus de 56 " patinoirs " ayant pignons sur rue sont recencés au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle. Véritable phénomène commercial, les patinoires couvertes étaient alors construites exclusivement pour le patinage.

Le patinage de vitesse

Au cours de cette période, on fonde des clubs de patineurs et l'on organise des courses sur glace. Le champion canadien sera déterminé de façon informelle, alors que chacun se proclame champion selon le système de défis. Par exemple, en 1870, alors que le Mont Royal Skating Rink annonce la tenue d’un championnat canadien, un dénommé D. Marsan s’oppose et se proclame champion canadien. Il met alors « au défi tous ceux qui doutent de venir le rencontrer pour un enjeu de cent piastres ».

Tout comme en patinage artistique, le patinage de vitesse est redevable au Montréalais Louis Rubenstien pour son développement. En 1887, il contribue à la fondation de l’Association de patinage amateur du Canada qui prend son aile le patinage artistique et le patinage de vitesse. Les décennies 1880-1890 seront marquées par les courses de patins de longues distances, comme les cinq et dix milles. Peu à peu, les distances deviennent plus courtes. En 1897, à Montréal, on tient une importante compétition réunissant des athlètes des États-Unis, du Danemark, de la Norvège, de la Suisse et du Canada luttant pour le Championnat du monde. Le Canadien J.K. McCulloch établit alors de nouveaux temps pour les épreuves de 1000 m, 1500 m et 5 000 m.

Photographie </P>
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<P>Louis Rubenstein, champion de patinage artistique, Montréal, QC, 1893 </P>
<P>II-99946
Louis Rubenstein, Musée McCord

À compter de 1900, l’Association de patinage amateur du Canada décide d’organiser chaque année une épreuve comptant pour le championnat canadien. L’engouement est tel que la presse sportive mentionne que les rencontres de patineurs sont les plus importantes compétitions de la saison après les parties de hockey pour la coupe Stanley. Selon l’historien Donald Guay, « à la fin du XIXe siècle, Montréal est la capitale du patinage de vitesse au Canada. Le siège social de la Canadian Amateur Skating Association se trouve à Montréal; c’est dans cette ville que se disputent les championnats du Canada et les champions patineurs du monde, c’est-à-dire de l’Occident, viennent s’y mesurer. »

Pendant une grande partie du XXe siècle, le patinage de vitesse sera l’affaire de nos compatriotes canadien-anglais. Au niveau mondial, le patinage de vitesse devient discipline olympique dès les premiers Jeux d’hiver en 1924. Huit ans plus tard, lors des Jeux de Lake Placid, le Canadien français Léopold Sylvestre et le Montréalais Alexander Hurd prennent part aux compétitions de patinage de vitesse. Ce dernier remporte une médaille d’or aux 500 m et une médaille d’argent aux 1500 m. À lui seul, il récolte deux des sept médailles remportées par le Canada lors de ces Jeux.


Gaétan Boucher, 1976

Au milieu des années 1950, le cycliste Maurice Gagné s’intéresse à cette discipline pour conserver sa forme physique en période hivernale. Affichant de bonnes qualités athlétiques, il obtient du succès sur ses longues lames. Tant et si bien qu’au cours de la période 1958 à 1971, il remporte tous les championnats du Québec et plusieurs championnats canadiens. En 1969, il devient le premier entraîneur du Club de patinage de vitesse de Ste-Foy. La fondation de ce club changera à jamais l’histoire du patinage de vitesse au Canada alors que le jeune Gaétan Boucher s’illustre à compter du début des années 1970. Les succès du Québécois aux Jeux olympiques de Sarajevo en 1980 viendront stimuler la pratique de cette discipline au Québec. À tel point que huit ans plus tard, l’équipe canadienne de patinage de vitesse aux Jeux de Calgary sera complètement québécoise avec entre autres, la présence de Sylvie Daigle qui fera sa marque en courte piste par la suite.

Athlètes québécois ayant participé aux Jeux olympiques en patinage de vitesse:

Patrick Bouchard, 1994, 1998, 2002
Sylvain Bouchard, 1994, 1998
Gaétan Boucher, 1976, 1980, 1984, 1988
Eric Brisson, 2002
Sylvie Cantin, 1998
John Philip Cassisy, 1972
Chantal Côté, 1988
Sylvie Daigle, 1980, 1984
Isabelle Doucet, 1998
Robert Dubreuil, 1992
Natalie Grenier, 1984, 1988
Albert Hardy, 1948
Clara Hugues, 2002, 2006
Alexander Hurd, 1932
Gregor Jelonek, 1988
Vincent Labrie, 2006
Benoit Lamarche, 1984, 1988
Marie-Pierre Lamarche, 1988
Arianne Loignon, 1988
Caroline Maheux, 1988
Philippe Marois, 2002
Jean Pichette, 1984, 1988
François-Olivier Roberge, 2006
Léopold Sylvestre, 1932
Guy Thibault, 1988, 1992
Jacques Thibault, 1980, 1984
Marcel Tremblay, 1988
Daniel Turcotte, 1984, 1988

En référence :
http://www.rdsolympiques.ca/figure-skating/index.html
www.vancouver2010.com/fr/
www.olympic.org/
Archives du Panthéon des sports du Québec
Guay, Donald. Introduction à l’histoire des sports au Québec.
Bégin, Jean-François, The French Connection, The Beaver, Decembre 2009/January 2010

Photo Gaétan Boucher:
David C. Paterson (Canadian) Colour slide, 35 mm
Library and Archives Canada / a209765k
http://www.portraits.gc.ca/009001-1107.1-e.html

jeudi 14 janvier 2010

Série olympique, le bobsleigh

Par Paul Foisy

Le bobsleigh


Les compétitions de bobsleigh seront présentées les 20-21-23-24 -26 et 27 janvier 2010 au Centre des sports de glisse de Whisler. Il y aura une compétition de bob à quatre (hommes) ainsi qu’en bob à deux (hommes) et (femmes).


"Au départ, les athlètes poussent le bobsleigh aussi rapidement que possible sur une distance d'environ 50 mètres. Bien que cette étape ne dure que cinq secondes, elle est la partie la plus cruciale de la course. Sans un départ fulgurant, les chances de médaille sont bien minces. À la fin de l'élan, les bobeurs sautent dans le bobsleigh pour dévaler, en position assise, une piste glacée abrupte et sinueuse. Les vitesses peuvent atteindre plus de 140 km/h. Le pilote dirige la descente à l'aide de deux cordes. Ces cordes sont attachées à un boulon de direction qui permet de tourner de devant du bobsleigh. Le freineur arrête le toboggan à la fin de la descente."

Un peu d’histoire


La glissade en toboggan est une activité hivernale pratiquée depuis des lustres. Les enfants sont particulièrement friands de ces journées de plein air où l’on dévale les pentes à bord de traîneaux ou de chambres à air.


Dans sa forme sportive, le bobsleigh, qui tire son nom de l’anglais bob (se balancer) et sleigh (traîneau), apparaît vers la fin du XIXe siècle alors que l’on rassemble deux traîneaux en y ajoutant un mécanisme pour diriger cet assemblage sur les pentes. On nomme cet engin « bobsled » puisque les équipages se balancent d’avant en arrière afin d’accélérer leur descente en ligne droite. Alors que le sport attire de plus en plus des touristes fortunés, on fonde le premier club de bobsleigh au monde en 1897, à St-Moritz en Suisse. Le sport poursuit son développement et se propage dans les grands centres alpins d’Europe. Tant et si bien qu’en 1923, on ressent le besoin de fonder la Fédération internationale de Bobsleigh et Tobagganing (FIBT). L’année suivante, le bobsleigh à quatre fait son entrée aux Jeux olympiques d’hiver de Chamonix en France. Quatre ans plus tard, lors des Jeux de Lake Placid, le bob à deux sera également admis.


Au Québec et au Canada, ce sport est encore inconnu à cette époque. Cependant, au milieu des années 1950, la détermination de quelques individus amène le Canada à réaliser un véritable tour de force lors des Jeux d’hiver d’Innsbruck de 1964. En effet, lors d’un voyage en Europe, Vic Emery visite St-Moritz et y rencontre une équipe de bobeurs britanniques en route vers Cortina où se déroulent les Jeux d’hiver de 1956. Emery décide alors de se rendre en Italie afin d’assister aux Jeux. Il est rejoint par son ami Lamont Morton. Les deux Canadiens reviennent de leur périple enthousiamés par ce sport de glisse.


L’année suivante, ces deux adeptes des sports d’hiver éveillent l’intérêt de leurs amis et fondent le Laurentian Bobsleigh Club en compagnie de John Emery. Dès 1959, le club prend part à des compétitions internationales. En 1960, la formation deviendra le Canadian Bobsleigh Club. Ne disposant d’aucune forme de financement, les quinze membres du club défraient leurs dépenses et financent l’achat de quatre engins. Ils prennent la route de Lake Placid pour s’y entraîner. Les efforts portent fruit en 1962, alors qu’une équipe dirigée par Lamont Morton remporte le championnat de bobsleigh du Commonwealth. L’expérience acquise permet aux Canadiens de réunir une équipe qui sera en mesure de remporter l’or aux Jeux olympiques de 1964. Cette équipe formée des frères Vic et John Emery ainsi que de Doug Anakin et Peter Kirby remportera également les Championnats du monde l’année suivante.


En 1998, le Panthéon des sports du Québec rend hommage à cet équipage canadien en intronisant les membres de cette équipe au Temple de la renommée des sports du Québec.


Athlètes québécois ayant participé aux Jeux olympiques en bobsleigh :


Anakin, Doug, 1964, médaille d’or

Blakely, Peter, 1972
Cantin, Serge, 1980
Caron, Pascal, 1994, 2002
Curie, Gordon, 1964,
Emery, John, 1964, médaille d’or
Emery, Vic, 1964, médaille d’or
Gehrig, Hans, 1968, 1972
Glynn, Martin, 1980
Goetschi, Harry, 1968
Hobart, David, 1964
Kirby, Peter, 1964, médaille d’or
Lavalley, Jim, 1976
Martin, Christopher, 1976
McDougall, Purvis, 1968
Morin, Yannick, 2002
Richardson, David, 1972
Stehr, Thomas, 1976
Wilson, Robert, 1980, 1984
Zardo, Guido, 2002


En référence :
www.rdsolympiques.ca/bobsleigh/news/newsid=3606.html#bobsleigh
www.vancouver2010.com/fr/
www.olympic.org/
www.thecanadianencyclopedia.com
Archives du Panthéon des sports du Québec


mercredi 6 janvier 2010

Série olympique, le patinage artistique

Quelques notes d'histoire sur le patinage artistique

Par Paul Foisy

Lors des Jeux olympiques de Vancouver, les compétitions de patinage artistique seront présentées les 14-15-16-18-19-22-23-25et 27 février 2010 au Pacific Coliseum. Il y aura des compétitions individuel hommes, individuel femmes, en couples mixtes ainsi qu’en danse sur glace pour couples mixtes.



Aux Jeux olympiques, le patinage artistique compte quatre disciplines officielles : les épreuves pour hommes, les épreuves pour dames, les épreuves pour couple et la danse sur glace. Chaque discipline est jugée par un jury distinct composé de neuf juges de championnat membres de l’Union internationale de patinage (ISU) qui utilisent un système de pointage informatique pour mesurer la qualité de chaque performance. Avant chaque épreuve, on procède à un tirage au sort secret, afin de déterminer quels seront les juges dont les notes composeront le résultat de l’épreuve. Seules sept des neuf notes sont utilisées et on procède à un nouveau tirage pour chaque épreuve.

Pour chaque performance, les juges donnent une note pour chaque élément exécuté, ce qui compose la note technique. À la fin de chaque performance, les juges donnent des notes supplémentaires pour la présentation technique générale et les capacités de présentation du patineur, de la patineuse ou du couple. La personne ou le couple dont la note totale (notes technique et de présentation) est la plus élevée est déclaré gagnant. En plus du jury, il y a aussi des juges techniques qui déterminent le nom et le niveau de difficulté de chacun des éléments exécutés, au cours de la performance. Ce comité est composé d’un spécialiste technique, d’un spécialiste technique adjoint et d’un contrôleur technique. Aux Jeux olympiques, le patinage artistique compte quatre disciplines officielles : les épreuves pour hommes, les épreuves pour dames, les épreuves pour couple et la danse sur glace. Chaque discipline est jugée par un jury distinct composé de neuf juges de championnat membres de l’Union internationale de patinage (ISU) qui utilisent un système de pointage informatique pour mesurer la qualité de chaque performance. Avant chaque épreuve, on procède à un tirage au sort secret, afin de déterminer quels seront les juges dont les notes composeront le résultat de l’épreuve. Seules sept des neuf notes sont utilisées et on procède à un nouveau tirage pour chaque épreuve.

Un peu d’histoire

Au départ, le patin est avant tout un moyen de déplacement. Dans sa forme de divertissement social, le patin apparaît au Québec au début du XIXe siècle. On décèle la présence des premiers patineurs lorsque les journaux d’époque rapportent les noyades de patineur. Par exemple, le 23 décembre 1823, le journal Le Canadien publie la triste nouvelle que le fils de I. Dufresne, un résident de Beloeil, s’est noyé en patinant sur la rivière Richelieu.

À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, on offre aux patineurs d’autres alternatives que la surface glacée du fleuve, des lacs et des rivières. Dans les centres urbains, des entrepreneurs exploitent des « patinoirs », ronds de glace, salle à patiner et ronds à patiner. En 1856 à Québec, le Club House devient la première patinoire couverte au Québec. Trois ans plus tard, le Montreal Skating Rink est aménagé dans la métropole. En 1862, toujours à Montréal, on construit un véritable monument, le Victoria Skating Rink. Cet emplacement de deux cents pieds sur quatre-vingts et doté d'une promenade pouvant accueillir plus de 2000 spectateurs debout.

Photograph  Skating Carnival, Victoria Rink, Montreal, QC, painted composite, 1870  N-0000.68.1

Le Victoria Skating Rink. Source: Musée McCord

À partir des années 1860, on assiste à un véritable engouement pour le patinage. Une des activités les plus courues à l'époque est la mascarade. Plusieurs fois par années, des patineurs et patineuses se déguisent et s'exécutent au son de la musique jouée par une fanfare ou une bande militaire. Pour l'occasion, il n'est pas rare de récompenser les patineurs portant les plus beaux déguisements. On organise d’autres activités comme le patinage aux flambeaux, les feux d'artifice, les fêtes de glace. Cette atmosphère de fête est salutaire et plusieurs " patinoirs " sont aménagés afin de répondre à cette demande d'amusements. Dans les villes de Montréal, Québec, Saint-Hyacinthe, Ottawa, Drummondville, Hull, Rivière-du-Loup, Saint-Jean et Sorel, plus de 56 " patinoirs " ayant pignons sur rue sont recencés au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle. Véritable phénomène commercial, les patinoires couvertes étaient alors construites exclusivement pour le patinage.

Le patinage artistique

Au cours de cette période, on fonde des clubs de patineurs et l'on organise des courses sur glace. Mais en plus des courses, un nouveau phénomène prend forme. En effet, en 1864, l’Américain Jackson Haines, le plus grand patineur de « fantaisie » de cette époque vient faire des démonstrations de son art tiré de la danse. Peu à peu, des patineurs imitent Haine et un dénommé Lord fait des démonstrations sur les patinoires montréalaises.

Il faut saluer la présence de Louis Rubenstein, un Montréalais qui devient la figure de proue du patinage au Canada. Au début des années 1870, il fait un voyage en Europe et s’initie au patinage artistique par le maître Haines. De retour à Montréal, il devient membre du Victoria Skating Ring en 1878 et remporte sa première compétition de patinage artistique. En 1887, il contribue à la fondation de l’Association de patinage amateur du Canada qui prend son aile le patinage artistique et le patinage de vitesse. Rubenstein sera champion canadien de patinage artistique de 1888 à 1890 et champion américain en 1888 et 1889. En Russie, au cours du mois de février 1890, il remporte ce que l’on considère comme le premier champion du monde de patinage artistique. Il faudra cependant attendre la création de l’International Skating Union en 1892 afin que les championnats deviennent officiels.

En 1914, un organisme distinct de l’Association de patinage amateur du Canada est créé sous le nom de Division de patinage artistique de l’Association de patinage amateur du Canada. Le club montréalais Earl Grey fut un des premiers membres de la Division. La même année, on organise à Montréal le premier championnat canadien « officiel » de patinage artistique. En 1939, la Division prend le nom de l’Association canadienne de patinage artistique.

Le patinage artistique devient une discipline olympique avant même la tenue de Jeux olympiques d’hiver. Le premier concours olympique de cette discipline se tient à Londres en 1908. Il sera de retour en 1920 aux Jeux d’Anvers et deviendra le premier sport olympique d’hiver lors de la création des Jeux en 1924.

En 1948, la Canadienne Barbara Ann Scott devient la première Nord-Américaine à remporter les titres de championne canadienne, européenne, mondiale. Ses succès, additionnés à son triomphe aux Jeux olympiques de St-Moritz, contribueront grandement à la diffusion du patinage artistique au Québec et au Canada.


Plus près de nous, en 1999, le Panthéon des sports du Québec rend hommage à Isabelle Brasseur et Lloyd Eisler, en les intronisant au Temple de la renommée des sports du Québec. Au cours de leur carrière, le couple a remporté 28 médailles lors de différents championnats nationaux et internationaux. Leur palmarès est éloquent, Isabelle et Lloyd détiennent cinq championnats canadiens et cinq médailles en championnats mondiaux, dont une d’or à ceux de 1993, et deux de bronze aux Jeux olympiques de 1992 et 1994.

Athlètes québécois ayant participé aux Jeux olympiques en patinage artistique:

Patrice Archetto, 2002
Sherry Ball, 1992
Isabelle Brasseur, 1988, 1992,1994
Sebastien Britten, 1994
Michel Brunet, 1998
Craig Buntin, 2006
Josée Chouinard, 1992, 1994
Bryce Davidson, 2006
Jessica Dubé, 2006
Marie-France Dubreuil, 2002, 2006
Jamie Eggleton, 1984
Lloyd Eisler, 1984,1988,1992,1994
Anabelle Langlois, 2002
Jacynthe Larivière, 2002
Patrice Lauzon, 2002, 2006
Chantal Lefebvre, 1998
Valérie Marcoux, 2006
Carole Jane Pachl, 1956
David Pelletier, 2002
Joannie Rochette, 2006
Charlene Wong, 1998

En référence :
http://www.rdsolympiques.ca/figure-skating/index.html
http://www.vancouver2010.com/fr/
http://olympic.ca/
Archives du Panthéon des sports du Québec
Guay, Donald. Introduction à l’histoire des sports au Québec.
Vigneault, Michel. Louis Rubenstein. Texte non publié.