jeudi 30 mai 2013

Raonic gagnerait à jouer l’amortie...

J’ai eu le plaisir de parler à M. François Godbout, ancien membre de l’équipe canadienne de la coupe Davis et membre du Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec. Il analyse pour nous le début de tournoi du Canadien Milos Raonic aux Internationaux de France.

« J’ai bien aimé sa performance contre le Français Michael Llodra, qui est en passant l’un des joueurs que j’aime le plus voir à l’œuvre car son style rappelle celui des Australiens et Américains des années ’50 et ’60 car il bâtit ses points pour tenter de les conclure au filet. De plus, Llodra possède, avec Federer et Almagro, l’un des plus beaux revers coupés sur le circuit. Pour le Canadien, ce match a été un test qu’il a très bien passé. »

« Par contre, Raonic continue de commettre beaucoup trop de fautes directes et ses déplacements sont encore difficiles. Bien qu’il soit imprévisible, il est un joueur très dangereux ; il déborde de confiance, car il sait qu’il peut réussir des coups gagnants et se sortir du pétrin. La preuve a été son magnifique coup droit qu’il a réussi lors du deuxième point du bris d’égalité contre Llodra. »

« Raonic excelle au service et son coup droit est dévastateur. Par contre, il néglige deux aspects de son jeu. Premièrement c’est un très bon volleyeur qui devrait monter au filet plus souvent. Sa volée est excellente. Et quand il monte, il se tient très près du filet alors c’est difficile de le passer car il anticipe bien les coups, notamment le lob. L’autre chose, Raonic ne joue presque pas l’amortie, une chose qu’il doit absolument faire afin de déstabiliser davantage ses adversaires, spécialement sur la terre battue. »

« Il y a deux ans, quand Raonic a fait sa percée aux Internationaux d’Australie, on parlait de quatre jeunes joueurs qui avaient un bel avenir. Outre Raonic, il y avait l’Australien Bernard Tomic, l’Américain Harrison et le Sud-Africain Kevin Anderson. Et bien, Anderson sera le prochain adversaire du Canadien. Un bel affrontement en perspective.  Quand le Canada a affronté l’Afrique du Sud à Montréal en septembre dernier, Anderson n’avait pas joué. Peut-être que le résultat aurait différent s’il avait été de la partie… »

« Mais si Raonic l’emporte, ce sera quelque chose d’historique, car de mémoire, jamais un Canadien n’a franchi le troisième tour à Roland-Garros. Pas même le grand Robert Bédard ou Mike Belkin qui était un spécialiste de la terre battue. »

« Par contre, l’homme à battre à Paris demeure Rafael Nadal. Son coup droit me semble encore plus puissant qu’avant. Vous savez, la terre battue récompense les joueurs qui font preuve de plus de régularité, ceux qui commettent le moins d’erreurs, alors que sur les autres surfaces, ceux qui ont le plus de succès sont ceux qui réussissent le plus de points gagnants! Donc, cette surface est faite sur mesure pour un joueur comme Nadal. Et si l’Espagnol est confronté de nouveau à Roger Federer, j’ai bien peur que le résultat sera le même qu’à Rome, à moins que le Suisse corrige une erreur stratégique ; pourquoi Federer s’entête-t-il avec son revers croisé qui tombe directement sur le coup droit dévastateur du gaucher Nadal? Ça me dépasse. Je ne suis pas fier de Federer quand je vois cela. »

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