Aujourd'hui
la nageuse Anne Jardin-Alexander nous parle de son expérience olympique.
Au
cours de sa carrière s'échelonnant de 1972 à 1983, Anne Jardin-Alexander
remporta 15 titres individuels, établit le record mondial au 50 mètres libre en
1980 et remporta deux médailles de bronze (relais 400 mètres style libre et
relais 400 mètres quatre nages) aux Jeux olympiques de Montréal en 1976.
Sur
la scène internationale, elle récolta une médaille d'or aux Jeux du Commonwealth
en 1974, des médailles d'argent aux Jeux panaméricains en 1975 et en 1979 et
une médaille de bronze lors des championnats du monde de 1975.
Elle
fut intronisée au Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec en
1995.
Anne Jardin Alexander |
Comment s'est déroulée
votre qualification pour les Jeux olympiques? Y a-t-il eu beaucoup d'embûches
en cours de route vers votre expérience olympique?
« Lorsque
je me suis qualifiée pour les Jeux olympiques pour la première fois, j'avais
seulement 16 ans, j'étais tellement heureuse! J'avais commencé à prendre la
natation très au sérieux environ trois ans plus tôt. Je suis très chanceuse de
ne pas avoir eu d’embûches en route vers mes premiers Jeux Olympiques à
Montréal. J'avais participé aux Championnats du monde l'été précédent et
j’avais très bien fait donc je me réjouissais de ma première expérience
olympique. J'étais anxieuse mais prête à nager dans ma ville natale, devant mes
parents et mes amis, et surtout bien représenter mon pays. »
Quelle est la
sensation de participer aux cérémonies d’ouverture?
« Je
n'ai pas été en mesure de participer aux cérémonies d'ouverture, car dès le
lendemain je devais participer à trois épreuves. Malheureusement, je n'ai pas
pu entrer dans le stade et sentir l'énergie de la foule! »
Quel est votre plus
beau souvenir et moins beau souvenir des Jeux?
« Mon
meilleur souvenir des Jeux olympiques de 1976 est le fait d’avoir remporté la
toute première médaille du Canada dès Jeux. J'ai nagé le dernier relais (ancre)
du 4 x 100 mètres quatre nages. C’était une course très serrée; nous aurions pu
nous classer n'importe où entre le deuxième et le sixième rang dans la finale.
C'était intense - même maintenant, quand je raconte l'histoire de cette course,
j’ai des larmes qui me viennent aux yeux et mon front est en sueur. C'était un
sentiment incroyable de voir la joie sur le visage de mes coéquipières et
d'entendre les acclamations de la foule, qui était incroyablement
bruyante! »
« J'ai
eu beaucoup de déceptions aux Jeux de 1976 : ne pas avoir gagné une
médaille d'or en natation pour notre pays, rater la qualification pour la
finale du 100 mètres et du 200 mètres style libre. Aussi de permettre à
certaines personnes de nous faire sentir mal pour l’absence de victoires. Ma
plus grande déception est de ne pas avoir été satisfaite de nos réalisations à
cette époque. J'ai toujours été le genre de personne qui regardait vers le
futur, à la prochaine course et je me sentais comme si à aucun moment je
pouvais dire «well done». »
À qui ou à quoi
pensiez-vous avant de monter sur le podium lors de la cérémonie de remise des
médailles?
« La
cérémonie des médailles s'est passée tellement vite - pour être honnête je me
sentais maladroite de marcher en face de tant de gens. À l'époque, nous
n'avions pas le personnel pour nous aider, savoir à quoi s'attendre. Je me
souviens d'avoir saluer de la main les gens, mais je ne me sentais pas à
l’aise de le faire. Je me souviens des visages familiers dans la foule et
d'entendre les acclamations lorsque le « Canada » a été annoncé.
J'étais fière, mais aussi calme. »
Avez-vous soupçonné
des rivales de tricher?
« Très
bonne question. Je me doutais bien - nous avons probablement tous eu des
soupçons, mais vraiment il n'y avait rien à faire. Nos rivales (de l’Allemagne de
l’Est) n'ont pas eu de test positif, donc elles étaient «propres»! Pour être
honnête, nous (notre équipe de natation) n'avons jamais discuté de la
possibilité de tricherie. Nous étions préoccupés par nos épreuves et c'est ce
que nous avons fait. Je n'ai pas eu de contrôle sur ce que nos rivales
faisaient. Tout ce que je pouvais faire c’est de nager de mon mieux. »
Comment votre
expérience olympique vous a aidé dans votre après-carrière d'athlète?
« Je
suis maintenant une enseignante et tous les jours je parle à mes étudiants de
l'importance d'avoir des objectifs. Les objectifs ne doivent pas être
uniquement en sport - ils peuvent être sur un exercice, l'alimentation saine,
le nombre d'heures de sommeil, où ils veulent être dans 5, 10, 15 ans. Tout le
monde a besoin de buts dans la vie.
Mais
sur une autre note, mon expérience olympique m'a permis d’apprécier la joie à
chaque moment de ma vie. J'ai appris à apprécier chaque étape d’un long
parcours et même de jeter un regard en arrière pour voir ce qui a été
accompli! »
Comment allez-vous
vivre les Jeux olympiques de Londres?
« Comme
beaucoup de gens, je vais probablement être collée à mon téléviseur. Je suis
très intéressée à suivre les Jeux, mais pour être honnête, ça peut être
exténuant à regarder, probablement parce que je me souviens combien c’est
difficile de gagner ou de faire de votre mieux à un moment précis, à une date
précise. Je souhaite du succès pour nos athlètes. Je veux que tous sachent que
lorsque les athlètes représentent leur pays, ils se donnent à 100%. Il n’y a
que trois médailles par épreuves et parfois faire de son mieux n'est pas
suffisant pour l’emporter, mais les athlètes se donnent à fond à tout
coup! »
« Bien
sûr, je vais suivre la compétition de natation avec un grand intérêt, surtout
qu’une certaine Barbara Jardin (oui, oui nous sommes parent) fait partie de
l'équipe canadienne de natation. Elle nagera le 200 mètres style libre et dans
le relais 4 x 200 mètres style libre. »
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