Dans le dernier de notre série
d’article sur nos champions, Bruny Surin nous parle de son expérience
olympique.
Il a débuté l'athlétisme en
saut en longueur et c'est dans cette épreuve qu'il participa aux Jeux de Séoul
en 1988. Suite à des blessures répétitives à la cheville, il se tourne vers le
sprint où il s'impose comme l'un des meilleurs au monde au cours de 1990. Son
palmarès est éloquent : médaillé d'or en salle aux championnats du monde en
salle en 1993 et en 1994, multiple médaillés aux Jeux panaméricains et aux Jeux
du Commonwealth, vice-champion du monde au 100 mètres (1995 et 1999) et double
champion du monde au 4 x 100 mètres relais (1995, 1997).
Bruny Surin a été intronisé au
Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec en 2004.
Comment s'est déroulée votre qualification pour les
Jeux olympiques? Y a-t-il eu beaucoup d'embûches en cours de route vers votre
expérience olympique?
« La sélection olympique
est une période de grand stress pour un sportif. En athlétisme, il fallait se
classer parmi les deux ou trois premiers, selon l’épreuve, lors de la sélection
olympique canadienne qui avait lieu quelques semaines avant les Jeux. On a pu
le voir cette année, il y avait six Canadiennes qui avaient le standard
« A » au 100 mètres haies et lors de la sélection nationale, la
médaillée des Jeux de 2008, Priscilla Lopes-Schliep ne s’est pas taillée une
place pour aller à Londres. C’est très cruel. »
« En 2000, j’ai subi une
blessure qui m’a ensuite nui lors des Jeux de Sydney. C’est le risque de
vivre les sélections en athlétisme. »
Quelle est la sensation de participer aux cérémonies
d’ouverture?
« J’ai participé aux
cérémonies à Séoul en 1988 et à Barcelone en 1992. C’est une expérience qui est
très positive pour un athlète. Par contre, c’est très exigeant, car on doit
attendre de longues heures avant de défiler dans le stade. Mais vivre ce moment
magique est très spécial. À Atlanta en 1996, j’ai pris la décision de ne
pas y participer. »
Quel est votre plus beau souvenir et moins beau
souvenir des Jeux?
« Le plus beau moment de
ma carrière, et ce n’est pas directement relié aux Jeux, c’est arrivé à Séville
en 1999 quand j’ai remporté la médaille d’argent aux championnats du monde avec
un temps de 9,84. C’est l’aboutissement d’un rêve de courir le 100 mètres plus
rapidement que mon idole, Carl Lewis. Aux Jeux olympiques, mon plus beau
souvenir est la médaille d’or au relais 400 mètres alors que nous avons battu
les Américains chez eux, à Atlanta. »
« Quelques jours avant de
remporter cette médaille d’or, j’avais vécu une grande déception quand j’ai été
éliminé en demi-finale du 100 mètres. Également en 2000, j’avais subi une
blessure lors de la sélection olympique canadienne et cette déchirure
ligamentaire à la cuisse m’a empêché de me donner à ma pleine mesure à Sydney.
La douleur était grande, moralement et physiquement. »
À qui ou à quoi pensiez-vous
avant de monter sur le podium lors de la cérémonie de remise des médailles?
« Quand je suis monté sur
le podium à Atlanta, j’ai eu une tonne de souvenirs qui se sont bousculés dans
ma tête. J’ai pensé à l’époque où j’étais « ti-cul »
à Haïti. J’avais le cœur qui me débattait parce que mon rêve d’enfance d’être
champion olympique s’était réalisé. »
Comment votre expérience olympique vous a aidé dans
votre après-carrière d'athlète?
« Le sport et la
compétition nous donnent une confiance en soi. Pour être un athlète de haut
niveau, on doit avoir une grande discipline et de la persévérance. On doit
avoir un plan, pour l’athlète c’est un plan d’entraînement pour l’année et
avoir cette capacité d’apporter les ajustements nécessaires en cours de route.
J’ai appliqué cela dans ma carrière sportive et je le fais maintenant dans le
monde des affaires. Ce que le sport m’a appris, c’est quand on traverse des
moments difficiles ou de découragement, on se reprend en main et se retrousse
les manches pour travailler encore plus fort. »
Comment allez-vous vivre les Jeux olympiques de
Londres?
« Je suis à Londres pour
couvrir les épreuves d’athlétisme pour RDS. Je vais vivre des grands moments
d’athlétisme, j'en suis convaincu. »
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