jeudi 30 avril 2009

Le Tour du Saint-Laurent, édition 1964 (1)

Par Paul Foisy

Depuis plusieurs années, le cycliste est devenu un loisir par excellence. Mais cette activité physique est également pratiquée en tant que sport, où la compétition est à l’honneur afin de déterminer le meilleur de tous. Le Tour du Saint-Laurent en est un exemple.

Au début des années 1950, Yvon Guillou, nouvellement arrivé de Bretagne, manifeste le désir d’organiser une classique cycliste selon des critères semblables au Tour de France. En 1954 le projet voit le jour lors de la tenue de la première édition du Tour du Saint-Laurent. Au fil des années, cette épreuve prendra de l’ampleur et deviendra une compétition de calibre internationale. M. Guillou fut d’ailleurs intronisé au Temple de la Renommée du cyclisme québécois en 1989.


Photo: Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe.

En regardant de plus près la présentation du Tour du Saint-Laurent 1964, nous sommes un peu plus en mesure de comprendre toute l’organisation que nécessite un tel événement, tout en nous faisant une idée plus précise de l’histoire du cyclisme au Québec.

À la lecture des journaux d’époque, on constate rapidement que cette compétition est perçue comme un gros événement que l’on compare au Carnaval de Québec. Pour mener à bien la réussite de la course, une vaste organisation est mise sur pied.

Le plus haut responsable de l’organisation est le Lieutenant-colonel Paul Vachon qui assure la présidence du Tour. À ses côtés, André Vaillant en est le coordonnateur. La préparation demande du temps, beaucoup de déplacements et elle amène Vaillant en Europe où il rencontre quatorze fédérations cyclistes. Le voyage porte fruits, car il réussit à obtenir la participation de la France pour une première fois : « Autant par sa brillante renommée de ses grandes vedettes du vélo que par celle de son fameux Tour de France, le pays de nos ancêtres s’est taillé une réputation mondiale sur la scène du cyclisme et le président du Tour du Saint-Laurent de 1964 peut considérer à juste titre comme une victoire personnelle la venue des athlètes français ». (1)


Photo:Le Lieutenant-colonel honoraire Paul Vachon,président du Tour du Saint-Laurent 1964. Source: Biographies Canadiennes Françaises. J.A. Fortin éditeur, 1965.

Les équipes

En plus de l’équipe française, plusieurs pays européens participent à la course : la Pologne, la Belgique, l’Allemagne de l’Ouest, la Russie, l’Autriche, la Hollande, la Suisse, l’Italie l’Angleterre et la Yougoslavie. Un pays nord-africain, la Tunisie, est aussi présent. À toutes ces équipes d’outre-mer, il faut ajouter des formations nord-américaines telles le Canada, le Québec et l’Ontario.

En tout, plus de 81 concurrents prennent le départ de la course la plus longue de l’histoire du Tour. Les coureurs doivent franchir plus de 1500 milles répartis sur seize étapes du 26 juillet au 9 août.

L’équipe canadienne

Voici la composition de l’équipe canadienne telle que publiée dans les pages du journal Le Clairon de Saint-Hyacinthe, le 23 juillet 1964 : «Sélectionnés grâce à leurs performances accomplies dans la rude épreuve Québec-La Malbaie, ils forment un quatuor jeune et très entreprenant qui peut causer des sensations. Ces porte-couleurs du Canada sont le québécois Jean Garon, les Montréalais Jacques Lepage et Aurelio Battelio et l’Ontarien Jos Jones. Les trois premiers possèdent une longue expérience du « tour » et ont pris part à diverses grandes confrontations internationales en France, en Amérique du Sud et même en Australie ».

C’est la plus puissante équipe canadienne jamais formée à participer au tour. Leur directeur technique est Doug Perron. Il ne faut pas se surprendre si certains membres de cette équipe ont connu une belle carrière de cycliste. À preuve, Jean Garon a été intronisé au Temple de la Renommée du cyclisme québécois en 1986, tandis que Jacques Lepage le fut en 1994.

(1) La France au Tour du Saint-Laurent. Le Soleil, 10 juillet 1964.

À suivre…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire