Guylaine Bernier |
Aujourd’hui Guylaine Bernier nous parle de son expérience olympique.
Membre de l’équipe du Québec d’aviron en 1972, elle s’est imposée sur la scène nationale, obtenant des médailles de bronze en skiff et en équipe de huit rameuses aux championnats canadien en 1974. L’année suivante, elle s’est distinguée au niveau international, méritant des médailles d’or à la régate internationale Royal Canadian Henley et aux championnats nationaux américains. La même année, elle a gagné la médaille d’or en skiff aux championnats américains. Elle a couronné sa belle carrière d’athlète aux Jeux olympiques de Montréal en 1976.
Guylaine Bernier a été membre de la commission d’arbitrage de la Fédération internationale d’aviron de 1994 à 2010 et à ce titre, elle a pris part à cinq Jeux olympiques et paralympiques (Atlanta en 1996, Sydney en 2000, Athènes en 2004, Beijing en 2008, ainsi que les Jeux olympiques de la Jeunesse en 2010). Elle siège sur plusieurs conseils d’administration d’organismes sportifs dont celui des Jeux du Canada. Elle est présidente de l’Institut national du sport du Québec.
Guylaine Bernier fut intronisée au Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec en 1996.
Comment s’est déroulée votre qualification pour les Jeux olympiques? Y a-t-il eu beaucoup d’embûches en cours de route vers votre expérience olympique?
« Je dois avouer que le processus de qualification, lors des Jeux olympiques de Montréal, a été une expérience pénible à vivre, sur le plan sportif naturellement, mais davantage sur le plan émotif. »
« Le processus de sélection olympique en aviron faisait en sorte que nous participions à différentes compétitions, différentes régates. Il y en avait en Floride, à London en Ontario alors qu’il faisait excessivement froid, au bassin olympique de Montréal, puis on terminait le tout en Europe. Comme le Canada était le pays hôte, nous étions qualifiés pour toutes les épreuves et la sélection olympique servait à décider quelles athlètes allaient composer notre équipe nationale. Les rameuses rivales étaient également nos amies que nous avions côtoyées pendant de plusieurs mois. Alors que l’on revenait d’Europe en direction de Toronto et que l’on faisait une escale à Montréal, on a choisi ce moment pour nous annoncer lesquelles d’entre nous étaient sélectionnées pour faire l’équipe olympique. On a dit aux rameuses qui ne faisaient pas l’équipe de quitter le vol. On leur disait que leur vol et leur rêve olympique s’arrêtait tout bonnement. Ça été une expérience très douloureuse à vivre. »
Quelle est la sensation de participer aux cérémonies d’ouverture?
« La cérémonie d’ouverture en 1976 avait quelque chose de magique. Selon le protocole olympique, la délégation canadienne était la dernière à faire son entrée dans le stade. On nous a placé en rang dans le village olympique, puis on a marché jusqu’au stade. Pour moi, ça été LE moment des Jeux. Défiler devant cette foule euphorique alors que les athlètes du monde entier étaient au centre du terrain, ce fut une sensation incroyable. J’en ai encore des frissons juste à y penser. »
« D’ailleurs le président du C.I.O. Jacques Rogge disait lors de son passage au Canada que son grand regret en tant qu’athlète est de ne pas avoir participé aux cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques de Montréal, car le lendemain il débutait les compétitions de voile à Kingston. »
Quel est votre plus beau souvenir et moins beau souvenir des Jeux?
« J’ai deux beaux souvenirs. Au niveau sportif, ce que je retiens est l’ambiance que l’on retrouvait au bassin olympique. Chaque course avait son cachet particulier. Et à toutes les fois que l’on passait devant les estrades, on sentait l’énergie du public. Quels beaux moments. »
« L’autre beau souvenir, c’est au moment où l’on quittait le village olympique on se voyait remettre un cadeau très original : un petit érable rouge. Tous les athlètes en recevaient un. C’était dans une boîte, donc les athlètes pouvaient l’apporter comme bagage à main. Aux termes des Jeux, je l’ai planté chez mes parents, puis quand j’ai acheté ma première maison, je l’ai transplanté. J’ai vendu cette maison-là, mais ceux qui l’ont acheté, sont également propriétaire d’un érable rouge qui est un héritage olympique. »
« Pour ce qui est des déceptions, j’ai en ai également deux. On ne s’est malheureusement pas qualifié pour la finale du quatre en couple avec barreuse, car une rameuse a fait une petite faute technique, c’est-à-dire qu’elle est sortie brièvement de son siège et nous avons perdu notre synchronisme et du temps précieux. »
« Une autre déception, c’est qu’aux termes des Jeux olympiques, notre fédération provinciale d’aviron a déclaré faillite. Ce fut un coup très dur. Il était prévu que toutes les embarcations devaient appartenir à notre fédération, mais avec la faillite elles furent vendues à l’encan. De plus, les athlètes ont perdu leur encadrement. Plutôt que de m’expatrier pour poursuivre ma carrière, j’ai pris ma retraite. À l’époque je travaillais à Hydro-Québec. »
Comment était la vie dans le village olympique?
« La vie dans le village olympique était quelque chose d’assez particulier. Rappelez-vous que l’on était après Munich, alors la sécurité était grande et on n’allait pas n’ importe où comme l’on voulait. On restait dans notre bulle au village et on suivait cela à la télévision. Je n’ai pas vu de compétition en direct. Mais l’ambiance y était absolument incroyable. »
Comment votre expérience olympique vous a aidé dans votre après-carrière d’athlète?
« Comme je le mentionnais, j’étais à l’emploi d’Hydro-Québec, avant et après les Jeux olympiques. J’y ai travaillé pendant 30 ans. Parallèlement à ma carrière, je me suis impliquée dans l’aviron. Et comme la fédération d’aviron avait fait faillite, j’ai travaillé à son redressement, si je peux dire. J’ai commencé à coacher car il n’y avait pas d’entraîneur. Je suis passé à l’administration, car il n’y avait pas d’administrateur. Lorsque l’on a eu besoin d’officiels au Québec, je suis allé chercher ma formation. Puis j’ai obtenu ma licence internationale. De fil en aiguille, je suis devenu membre de la commission internationale d’arbitrage. Et de 1996 à 2010, j’ai participé à cinq Jeux olympiques à titre d’officiel. On peut dire que mon expérience olympique m’a ouvert bien des portes et m’a fait vivre de bien belles choses. »
Comment allez-vous vivre les Jeux olympiques de Londres?
« Pour la première fois en 16 ans, je vais avoir une expérience olympique complète. De 1996 à 2008, j’étais présente aux Jeux dans mes fonctions d’officiel en aviron. Habituellement les bassins d’aviron sont très loin du cœur des Jeux et nos journées sont très longues alors on n’a pas la chance de voir beaucoup de compétitions. »
« Pour les Jeux de Londres, je vais m’en donner à cœur joie, je vais suivre ça avec grand intérêt à la télévision. Des cérémonies d’ouverture à celles de clôture »
« J’ai la chance de connaître beaucoup de nos athlètes canadiens et comme à l’Institut national du sport nous travaillons tous pour eux alors je vais être encore plus captivée par leurs performances. »
Membre de l’équipe du Québec d’aviron en 1972, elle s’est imposée sur la scène nationale, obtenant des médailles de bronze en skiff et en équipe de huit rameuses aux championnats canadien en 1974. L’année suivante, elle s’est distinguée au niveau international, méritant des médailles d’or à la régate internationale Royal Canadian Henley et aux championnats nationaux américains. La même année, elle a gagné la médaille d’or en skiff aux championnats américains. Elle a couronné sa belle carrière d’athlète aux Jeux olympiques de Montréal en 1976.
Guylaine Bernier a été membre de la commission d’arbitrage de la Fédération internationale d’aviron de 1994 à 2010 et à ce titre, elle a pris part à cinq Jeux olympiques et paralympiques (Atlanta en 1996, Sydney en 2000, Athènes en 2004, Beijing en 2008, ainsi que les Jeux olympiques de la Jeunesse en 2010). Elle siège sur plusieurs conseils d’administration d’organismes sportifs dont celui des Jeux du Canada. Elle est présidente de l’Institut national du sport du Québec.
Guylaine Bernier fut intronisée au Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec en 1996.
Comment s’est déroulée votre qualification pour les Jeux olympiques? Y a-t-il eu beaucoup d’embûches en cours de route vers votre expérience olympique?
« Je dois avouer que le processus de qualification, lors des Jeux olympiques de Montréal, a été une expérience pénible à vivre, sur le plan sportif naturellement, mais davantage sur le plan émotif. »
« Le processus de sélection olympique en aviron faisait en sorte que nous participions à différentes compétitions, différentes régates. Il y en avait en Floride, à London en Ontario alors qu’il faisait excessivement froid, au bassin olympique de Montréal, puis on terminait le tout en Europe. Comme le Canada était le pays hôte, nous étions qualifiés pour toutes les épreuves et la sélection olympique servait à décider quelles athlètes allaient composer notre équipe nationale. Les rameuses rivales étaient également nos amies que nous avions côtoyées pendant de plusieurs mois. Alors que l’on revenait d’Europe en direction de Toronto et que l’on faisait une escale à Montréal, on a choisi ce moment pour nous annoncer lesquelles d’entre nous étaient sélectionnées pour faire l’équipe olympique. On a dit aux rameuses qui ne faisaient pas l’équipe de quitter le vol. On leur disait que leur vol et leur rêve olympique s’arrêtait tout bonnement. Ça été une expérience très douloureuse à vivre. »
Quelle est la sensation de participer aux cérémonies d’ouverture?
« La cérémonie d’ouverture en 1976 avait quelque chose de magique. Selon le protocole olympique, la délégation canadienne était la dernière à faire son entrée dans le stade. On nous a placé en rang dans le village olympique, puis on a marché jusqu’au stade. Pour moi, ça été LE moment des Jeux. Défiler devant cette foule euphorique alors que les athlètes du monde entier étaient au centre du terrain, ce fut une sensation incroyable. J’en ai encore des frissons juste à y penser. »
« D’ailleurs le président du C.I.O. Jacques Rogge disait lors de son passage au Canada que son grand regret en tant qu’athlète est de ne pas avoir participé aux cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques de Montréal, car le lendemain il débutait les compétitions de voile à Kingston. »
Quel est votre plus beau souvenir et moins beau souvenir des Jeux?
« J’ai deux beaux souvenirs. Au niveau sportif, ce que je retiens est l’ambiance que l’on retrouvait au bassin olympique. Chaque course avait son cachet particulier. Et à toutes les fois que l’on passait devant les estrades, on sentait l’énergie du public. Quels beaux moments. »
« L’autre beau souvenir, c’est au moment où l’on quittait le village olympique on se voyait remettre un cadeau très original : un petit érable rouge. Tous les athlètes en recevaient un. C’était dans une boîte, donc les athlètes pouvaient l’apporter comme bagage à main. Aux termes des Jeux, je l’ai planté chez mes parents, puis quand j’ai acheté ma première maison, je l’ai transplanté. J’ai vendu cette maison-là, mais ceux qui l’ont acheté, sont également propriétaire d’un érable rouge qui est un héritage olympique. »
« Pour ce qui est des déceptions, j’ai en ai également deux. On ne s’est malheureusement pas qualifié pour la finale du quatre en couple avec barreuse, car une rameuse a fait une petite faute technique, c’est-à-dire qu’elle est sortie brièvement de son siège et nous avons perdu notre synchronisme et du temps précieux. »
« Une autre déception, c’est qu’aux termes des Jeux olympiques, notre fédération provinciale d’aviron a déclaré faillite. Ce fut un coup très dur. Il était prévu que toutes les embarcations devaient appartenir à notre fédération, mais avec la faillite elles furent vendues à l’encan. De plus, les athlètes ont perdu leur encadrement. Plutôt que de m’expatrier pour poursuivre ma carrière, j’ai pris ma retraite. À l’époque je travaillais à Hydro-Québec. »
Comment était la vie dans le village olympique?
« La vie dans le village olympique était quelque chose d’assez particulier. Rappelez-vous que l’on était après Munich, alors la sécurité était grande et on n’allait pas n’ importe où comme l’on voulait. On restait dans notre bulle au village et on suivait cela à la télévision. Je n’ai pas vu de compétition en direct. Mais l’ambiance y était absolument incroyable. »
Comment votre expérience olympique vous a aidé dans votre après-carrière d’athlète?
« Comme je le mentionnais, j’étais à l’emploi d’Hydro-Québec, avant et après les Jeux olympiques. J’y ai travaillé pendant 30 ans. Parallèlement à ma carrière, je me suis impliquée dans l’aviron. Et comme la fédération d’aviron avait fait faillite, j’ai travaillé à son redressement, si je peux dire. J’ai commencé à coacher car il n’y avait pas d’entraîneur. Je suis passé à l’administration, car il n’y avait pas d’administrateur. Lorsque l’on a eu besoin d’officiels au Québec, je suis allé chercher ma formation. Puis j’ai obtenu ma licence internationale. De fil en aiguille, je suis devenu membre de la commission internationale d’arbitrage. Et de 1996 à 2010, j’ai participé à cinq Jeux olympiques à titre d’officiel. On peut dire que mon expérience olympique m’a ouvert bien des portes et m’a fait vivre de bien belles choses. »
Comment allez-vous vivre les Jeux olympiques de Londres?
« Pour la première fois en 16 ans, je vais avoir une expérience olympique complète. De 1996 à 2008, j’étais présente aux Jeux dans mes fonctions d’officiel en aviron. Habituellement les bassins d’aviron sont très loin du cœur des Jeux et nos journées sont très longues alors on n’a pas la chance de voir beaucoup de compétitions. »
« Pour les Jeux de Londres, je vais m’en donner à cœur joie, je vais suivre ça avec grand intérêt à la télévision. Des cérémonies d’ouverture à celles de clôture »
« J’ai la chance de connaître beaucoup de nos athlètes canadiens et comme à l’Institut national du sport nous travaillons tous pour eux alors je vais être encore plus captivée par leurs performances. »
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